>> Accueil > Recueils > Jadis et naguère > Intérieur

Intérieur

A grands plis sombres une ample tapisserie
De haute lice, avec emphase descendrait
Le long des quatre murs immenses d'un retrait
Mystérieux où l'ombre au luxe se marie.

Les meubles vieux, d'étoffe éclatante flétrie,
Le lit entr'aperçu vague comme un regret,
Tout aurait l'attitude et l'âge du secret,
Et l'esprit se perdrait en quelque allégorie.

Ni livres, ni tableaux, ni fleurs, ni clavecins ;
Seule, à travers les fonds obscurs, sur des coussins,
Une apparition bleue et blanche de femme

Tristement sourirait - inquiétant témoin -
Au lent écho d'un chant lointain d'épithalame,
Dans une obsession de musc et de benjoin.

Paul Verlaine

Informations sur le poème Intérieur

 

Commentaires:

Laissez ici vos commentaires sur Intérieur.

Votre commentaire sera publié rapidement.

Ajouter un commentaire

Une licorne pour Verlaine

Par : Cochonfucius, le 2013-09-09 17:31:01

La licorne, sortant de sa tapisserie,
Au jardin du musée lentement descendrait,
Dans lequel un conteur, se tenant en retrait,
Méditerait une ode à la Vierge Marie.

Respirant la puissance et nullement flétrie,
N’ayant du Moyen Âge aucunement regret,
La licorne parcourt un passage secret
Aux murs ornés de mille et une allégories.

Morgane au loin l’accueille au son du clavecin.
Licorne et fée, ayant le flanc sur des coussins,
Se font porter du thé par une jeune femme.

Le conteur de cela ne fut pas le témoin,
Au jardin composant quelques épithalames ;
Un vers, par-ci par-là, auquel l'Amour se joint.

 

Fermer

Ajouter un commentaire

Les champs suivi de * sont obligatoires.